lundi 18 septembre 2017

SUN TZU


Sun Tzu dit :




Cet ouvrage fut écrit par Sun Tzu à une période inconnue, peut-être pendant la période des Royaumes Combattants (entre 443 et 221 avant Jesus-Christ). On ignore de même qui fut Sun Tzu : s’agit – il d’un seul auteur ou de plusieurs ?  (On remarque en effet que le texte comporte parfois des : « Sun Tzu dit », et parfois des : « je dis »). Quoi qu’il en soit, on sent à la lecture de l’Art de la Guerre qu’il y a derrière cet ouvrage une grande expérience et une solide connaissance dans le domaine militaire. 
Il ne s’agit pas simplement d’une série d’astuces, mais bien plutôt d’une philosophie basée sur la surprise et la tromperie. L’Art de la Guerre est considéré comme l’un des meilleurs livres de stratégie militaire, bien qu’il date d’une période très éloignée. 


Si nous voulons que la gloire et les succès accompagnent nos armes, nous ne devons jamais perdre de vue :
la doctrine, le temps, l’espace, le commandement, la discipline. 
La doctrine fait naître l’unité de penser ; elle nous inspire une même manière de vivre et de mourir, et nous rend intrépides et inébranlables dans les malheurs et dans la mort. 
Si nous connaissons bien le temps, nous n’ignorerons point ces deux grands principes Yin et Yang  (voir le P.U. dans l’article sur le TAO) par lesquels toutes les choses naturelles sont formées et par lesquels les éléments reçoivent leurs différentes modifications ; nous saurons le temps de leur union et de leur mutuel concours pour la production du froid, du chaud, de la sérénité ou de l’intempérie de l’air. 
L’espace n’est pas moins digne de notre attention que le temps ; étudions le bien, et nous aurons la connaissance du haut et du bas, du loin comme du près du large et de l’étroit, de ce qui demeure et de ce qui ne fait que passer. 
Aux connaissances dont je viens de parler, il faut ajouter celle de la discipline. Posséder l’art de ranger les troupes; n’ignorer aucune des lois de la subordination et les faire observer à la rigueur ; être instruit des devoirs particuliers de chacun de nos subalternes ; savoir connaître les différents chemins par ou on peut arriver à un même terme; ne pas dédaigner d’entrer dans un détail exact de toutes les choses qui peuvent servir, et se mettre au fait de chacune d’elles en particulier. Tout cela ensemble forme un corps de discipline dont la connaissance pratique ne doit point échapper à la sagacité ni aux attentions d’un général. 
Lorsque l’ennemi est uni, divisez-le; et attaquez le ou il n’est point préparé, en surgissant lorsqu’il ne vous attend point. Telles sont les clefs stratégiques de la victoire, mais prenez garde de ne point les engager par avance. 
Ces maximes une fois bien gravées dans votre cœur, je suis garant du succès. 
Je dis plus : la meilleure politique guerrière est de prendre un Etat intact; une politique inférieure à celle-ci consisterait à le ruiner. 
Il vaut mieux que l’armée de l’ennemi soit faite prisonnière plutôt que détruite ; il importe davantage de prendre un bataillon intact que de l’anéantir. 
Sun Tzu dit : Il est d’une importance suprême dans la guerre d’attaquer la stratégie de l’ennemi. 
Celui qui excelle `a résoudre les difficultés le fait avant qu’elles ne surviennent. 
Celui qui arrache le trophée avant que les craintes de son ennemi ne prennent forme excelle dans la conquête. 
Attaquez le plan de l’adversaire au moment ou` il naît.
Puis rompez ses alliances.
Puis attaquez son armée.
La pire des politiques consiste `a attaquer les cités.
N’y consentez que si aucune autre solution ne peut être mise à exécution. 
Il faut au moins trois mois pour préparer les chariots parés pour le combat, les armes nécessaires et l’ ́équipement, et encore trois mois pour construire des talus le long des murs. 
Si vous êtes contraint de faire le siège d’une place et de la réduire, disposez de telle sorte vos chars, vos boucliers et toutes les machines nécessaires pour monter à l’assaut, que tout soit en bon état lorsqu’il sera temps de l’employer. 
Faites en sorte surtout que la reddition de la place ne soit pas prolongée au-dela de trois mois. Si, ce terme expire, vous n’êtes pas encore venu à bout de vos fins, surement il y aura eu quelques fautes de votre part ; n’oubliez rien pour les réparer. A la tête de vos troupes, redoublez vos efforts ; en allant à l’assaut, imitez la vigilance, l’activité, l’ardeur et l’opiniâtreté des fourmis. 

Sun Tzu dit : Dans le gouvernement des armées il y a sept maux : 
I. Imposer des ordres pris en Cour selon le bon plaisir du prince. 
II. Rendre les officiers perplexes en dépêchant des émissaires ignorant les affaires militaires. 
III. Mêler les règlements propres à l’ordre civil et à l’ordre militaire. 
IV. Confondre la rigueur nécessaire au gouvernement de l’Etat, et la flexibilité que requiert le commandement des troupes. 
V. Partager la responsabilité aux armées. 
VI. Faire naître la suspicion, qui engendre le trouble : une armée confuse conduit à la victoire de l’autre. 
VII. Attendre les ordres en toute circonstance, c’est comme informer un supérieur que vous voulez éteindre le feu : avant que l’ordre ne vous parvienne, les cendres sont déjà froides ; pourtant il est dit dans le code que l’on doit en référer à l’inspecteur en ces matières ! Comme si, en bâtissant une maison sur le bord de la route, on prenait conseil de ceux qui passent ; le travail ne serait pas encore achevé ! 
Les mesures de l’espace sont dérivées du terrain ; les quantités dérivent de la mesure ;
les chiffres émanent des quantités ;
les comparaisons découlent des chiffres ; 
et la victoire est le fruit des comparaisons. 
C’est par la disposition des forces qu’un général victorieux est capable de mener son peuple au combat, telles les eaux contenues qui, soudain relâchées , plongent dans un abîme sans fond. 
Vous donc, qui êtes à la tête des armées, n’oubliez rien pour vous rendre digne de l’emploi que vous exercez. Jetez les yeux sur les mesures qui contiennent les quantités, et sur celles qui déterminent les dimensions : rappelez-vous les règles de calcul; considérez les effets de la balance; la victoire n’est que le fruit d’une supputation exacte. 

Citations :
« La guerre a la duperie pour fondement et le profit pour ressort. »
« Ce qui appauvrit la nation, ce sont les approvisionnements sur de longues distances. »


Lorsque le coup de tonnerre éclate, il est trop tard pour ce boucher les oreilles





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Gérard Wenker 

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vendredi 15 septembre 2017

LE TAO

NAISSANCE DU TAOÏSME


FOU-HI L’EMPEREUR MYTHIQUE, INVENTE LES HUIT TRIGRAMMES ET LE SYSTÈME BINAIRE, 3000 ans a.v. J.C. 


On lui attribue également l’écriture du I-King




LAO-TSEU 



Le Tao Tö King (Livre de la Voie et de la Vertu) que la tradition lui attribue est un texte majeur du taoïsme. Lao Tseu est considéré comme un dieu « Seigneur suprême Lao ») 
Il est représenté comme un vieillard à la barbe blanche, parfois monté sur un buffle.



À l'époque durant laquelle ces deux philosophes auraient vécu (si tant est qu'ils aient effectivement existé), existait une catégorie d'hommes de savoir trop vite oublié, mais qui ont pourtant joué un rôle essentiel dans la formation du taoïsme et de ses pratiques. Ce sont les êtres « aux pouvoirs extraordinaires » qui pratiquaient des exercices gymniques et respiratoires qui sont sans aucun doute à l'origine des exercices de Daoyin tels qu'ils sont encore pratiqués aujourd'hui (sous une forme altérée). C'est la période des « spécialistes » (Fangshi), provenant d'un chamanisme très ancien, et des immortelles, figures de légende qui ont enflammé l'imagination d'adeptes et d'empereurs durant des siècles. Ce sont ces mêmes personnages dont on sait si peu (l'écriture ne sera généralisée que bien plus tard) qui sont aussi à l'origine des ermites chinois, qu'ils soient taoïstes ou bouddhistes, souvent en marge de toutes les doctrines, et qui ont joué un rôle essentiel dans le développement des techniques de longévité.

La philosophie de Lao-tseu (Dao De Jing) et de Zhuangzi (Nanhua Zhenjing) des Royaumes Combattants s'est progressivement mêlée aux idées cosmogoniques des écoles du Yin-Yang et des Cinq Éléments pour donner un mouvement « d'idées taoïstes » qui mettaient en avant la pensée de Lao-Tseu et l'idéal de Huáng Dì le souverain Jaune légendaire.



Durant la même période, le premier vrai mouvement religieux du nom de Taiping Dao (la Voie de la Grande Paix) fut créé par Zhang Jue à partir de la culture Huanglao. Il fut suivi par l'école Wudoumi Dao (école des cinq boisseaux de riz) fondé par Zhang Daoling, figure aujourd'hui légendaire. Ce dernier courant était organisé autour d'un personnage central « céleste » qui, comme l'empereur, régnait sur une cohorte d'adeptes en suivant le modèle de Lao-tseu. Ces derniers devaient payer un tribut (cinq boisseaux de riz) pour faire partie de la communauté dont les pratiques étaient centrées autour des démons et des maladies dont les adeptes devaient se guérir à l'aide de rituels et de talismans. Cette école sera plus tard appelée Tianshi Dao (l'école des Maîtres Célestes) et chaque « maître céleste » sera issu (mais pas toujours) de la même famille Zhang, jusqu'à nos jours dont le représentant actuel se trouve à Taïwan. Parallèlement à cette école, religieuse selon nos critères occidentaux, se développa à partir des Fangshi les pratiques alchimiques qui marquèrent un tournant dans la vie des premiers adeptes taoïstes. Il s'agissait d'obtenir l'immortalité physique par l'ascèse d'une part et par l'ingestion de produits minéraux et végétaux hautement toxiques, pour former dans le corps un « élixir » (Tian) ou une « pilule d'immortalité » faite d'or à partir de cinabre. Ce courant, très en vue sous les Tang, fut appelé Jindan (Pilule d'Or ou Élixir d'Or) et il constitua les prémisses de la chimie. Peu de temps après, sous les Song, ce nom désigna des pratiques aussi bien "externes" (ingestion de minéraux), qu'internes (gymniques, méditatives, respiratoires) ou sexuelles. Il fut progressivement remplacé sous les Song par des techniques presque exclusivement internes et fut connu sous le nom de Neidan (Elixir Interne), pour se différencier du précédent, et dont est issue l'appellation « d'alchimie interne ». On y développa les centres énergétiques appelés « Champs de Cinabre » (Dantian) de la libre circulation du Qi (énergie vitale / souffle vital) dans le corps et des techniques méditatives.

Il existe donc aujourd'hui deux courants, l'un plutôt ritualiste et séculier, l'autre plutôt ascétique centré autour de communautés de type bouddhique.



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Mais dans tout ce mythique fatras chinois, en fin de compte, il n’en ressort qu’une seule et unique découverte primordiale entre toutes :

Le Principe Unique Universel.

« Remontons à quelques milliers d’années. Un des peuples nomades primitifs, qui vagabondait sur tout le continent asiatique, s’installa à une époque inconnue sur le plateau de la Chine centrale. Le soleil tombe au loin dans les plaines hautes. Un homme sort d’une des huttes dans le hameau central. Son nom est Fou-hi, l’auteur mythique présumé du I-King. Sa taille est massive, solide, gigantesque comme une statue taillée en quelques coups de ciseaux.

Il marche d’un pas allongé, solide et élastique avec la vigueur d’un jeune homme. Il gagne une terrasse qui domine tout le plateau jusqu’aux champs les plus lointains. Le chef contemple le ciel où les étoiles sont déjà apparues. C’est son habitude depuis plusieurs dizaines d’années.

Son âge est déjà au moins de quatre-vingts ans. Dans sa jeunesse, il était le guerrier le plus vigoureux, le travailleur le plus infatigable. Plus tard devenu chef tout le monde fut heureux sous son règne, la paix fleurissait; c’était l’âge d’or. 

II put consacrer son temps à la contemplation et à la réflexion sur tous les phénomènes de la terre et de l’univers. Il édifia l’astronomie. Il synthétisa toutes les connaissances accumulées de génération en génération. Il avait un nombre assez important de collaborateurs et d’assistants qui s’occupaient de recherche philosophique et scientifique sous sa direction.

Ils cherchaient d’abord la cause de chaque phénomène, ce qui les dirigeait ensuite dans les recherches sur la cause ultime de tout; ils la cherchèrent à tous les niveaux, durant des années. Ils analysaient tout, critiquaient et examinaient toutes les conséquences obtenues, minutieusement. Leurs méthodes étaient assez grossières dans leur expérimentation, mais ils vérifiaient très soigneusement, et enfin en déduisaient une cause fondamentale; ils groupaient les causes diverses ainsi obtenues, et poursuivaient leur induction jusqu’à la fin. D’autre part, ils cherchaient par l’intuition la cause essentielle, et par la méditation s’efforçaient dans une synthèse universelle. Ainsi Fou-hi put arriver un jour à la découverte de la cause ultime, unique et simple.

L’alternance de la lumière et de l’obscurité fut considérée tout d’abord. L’une était bienfaitrice de l’humanité, l’autre son ennemie. Ce va-et-vient régulier à l’origine de toutes les vibrations, qui nous fait travailler, qui nous repose, qui fait pousser les feuilles au printemps et les fait tomber en automne, était bien le phénomène fondamental. La même alternance et la même opposition furent découvertes dans toute la nature. Le jour s’enfuit, la nuit arrive. Avant que la nuit disparaisse, le jour s’est déjà préparé. Le jour est donc le commencement de la nuit. Rien n’est donc fini, toutes les choses sont en évolution, dépendantes et liées. La naissance contient déjà le germe de la mort.

L’extérieur physique de notre existence et l’intérieur spirituel de notre vie ne sont autre chose qu’un exemple de cette opposition oscillation universelle.

Montagne et vallée – terre et mer – animal et végétal – feu et eau – chaud et froid. 

Le chef philosophe caractérisa ces innombrables couples d’opposés en deux catégories. 
Dans la première se rencontrent les propriétés relatives suivantes : 
Clarté, solidité, élasticité, résistance, pression, chaleur, lourdeur. 
Dans la seconde catégorie se trouvent : 
Obscurité, souplesse, douceur, liquidité, fragilité, expansibilité, froid. 
Il fut bientôt amené, toujours par l’intuition pure, à les traduire par leurs activités beaucoup moins    nombreuses, à savoir : 

1°- Constriction – pesanteur – force centripète, d’une part;

2°- Dilatation – force d’ascension – force centrifuge, d’autre part. 

Il nomma les premières activités « yang » et les deuxièmes « yin ».

C’est peut-être un soir de ces jours-là que nous l’avons vu sortir sur sa terrasse. Il contemplait la nuit profonde. Vers minuit ses collaborateurs allumèrent un feu. Le feu brilla et éclaira le maître et ses disciples fidèles. Ils ne causaient pas. La nuit avançait.... La clarté de la lune éclairait tout le plateau dans une brume bleuâtre. Le maître regardait le feu attentivement comme s’il lisait quelque chose. Tout à coup, il fit un signe de la tête et dit : « Yang attire Yin et Yin attire Yang. » 

C’était la loi longtemps recherchée par le maître. Il expliqua lentement d’une voix grave :

Le feu, c’est évidemment yang, et il doit avoir ces caractères : constricteur, attraction et force centripète. En effet, il les possède. Mais l’air, l’espace étant yin, comme notre intuition le saisit, par sa fraîcheur, par sa dilatation et par son mouvement ascendant est tout l’opposé du feu yang. Ces contraires ne peuvent pas ne pas s’attirer. Le feu étant beaucoup moins puissant et petit vis-à-vis de l’air qui est infiniment vaste, est attiré vers le haut. Voilà pourquoi le feu et la chaleur montent. Une activité attire toujours l’activité contraire, comme la femme attire l’homme. Le feu s’en va dans l’air jusqu’à ce que toute sa chaleur se transforme en froid. Yang produit yin; yin produit yang.

Par la méditation il pénétra profondément au-delà de l’obscurité elle-même. Enfin, il trouva que cette obscurité était pleine d’une substance dont la nature n’est comparable à rien dans le monde de la lumière, mais qu’elle possédait une activité particulière produisant le mouvement généré par deux activités opposées qui s’attiraient, comme le montrent tous les phénomènes du monde; elles étaient la cause ultime de ces derniers.



Il désigna ce qu’il ressentait dans la profondeur de son travail métaphysique par le mot « Tao » que nous pouvons traduire non pas littéralement, mais philosophiquement par la nature intime ou « l’univers-éther-prépolarisation. » Il désigne ce qui constitue l’univers entier. Ce n’est pas l’obscurité elle-même, mais ce qui la produit. Tao est saisissable, pour nous, seulement à travers ces deux manifestations, les activités yin et yang dans leurs agrégats multiples. En d’autres termes, la nature intime de l’univers ne se manifeste que par ses activités yin et yang. On ne peut le saisir avant sa polarisation que par l’intuition. »

 La théorie qui en découle est bien différente de celle de Darwin et de ses pairs. S’il y a des similitudes entre les êtres biologiques au niveau des cellules et de la fonction des organes, cela prouve que la force motrice fondamentale est unique. Le principe de vie en effet est unique, c’est l’oscillation des activités yin et yang dans des proportions infiniment variables, telles que définies dans les lois et théorèmes de la logique universelle.

La vie étant la manifestation primordiale des deux activités universelles, elle peut se produire à tous les niveaux, aussi bien dans la profondeur des mers que dans des plaines ou sur les hauts plateaux, obligatoirement sous des formes différentes selon le milieu et le temps, parce que l’Être… Est le milieu transformé. L’être n’existant jamais indépendamment du milieu, l’être vivant a donc autant d’origines qu’il y a de milieux (environnement) les conditions de milieu étant infinies.

Le Principe Unique selon Georges Ohsawa







Un seul principe explique la totalité des phénomènes induits par les deux forces issues du Tao. Ce principe est un « monisme polarisable » ou l’ambivalence et l’alternance de toutes choses, c’est-à-dire la double polarité dynamique de yin et de yang sont à l’origine de tous les phénomènes universels.



Aucune séparation, la partie est incluse dans le tout, et tout est dans la partie.

L’homme est dans l’univers, et l’univers est dans l’homme.

Cette vision unifiée est la clé de voûte de la philosophie du Principe Unique. Le P.U. est avant tout un système pratique, applicable dans tous les domaines des sciences humaines, mais également un art de vivre pouvant apporter à chacun santé, sérénité et longévité. Le malheur pour l’humanité, c’est d’avoir perdu la Dialectique au profit du dualisme. L’univers se manifeste dans la nature selon des lois immuables. Découvrir et étudier ces manifestations a été de tout temps une préoccupation majeure des hommes. Le P.U. n’est pas une découverte ou une invention sortie de l’imagination d’un homme, il est dans la nature profonde de toutes choses comme principe premier, issu de la création du monde.

Bien avant les philosophes grecs, les sages chinois avaient expérimenté la dialectique universelle. Elle est décrite symboliquement dans le plus ancien livre connu, le I-King, grand livre du principe UN également nommé l’Énergétique, il y a plus de 5000 ans par le mythique sage chinois Fou-Hi qui cherchait par la contemplation et par la réflexion la cause fondamentale de tous les phénomènes. Grâce à sa remarquable faculté de synthèse, il arriva enfin à la découverte de la cause ultime, unique et simple de tous les phénomènes. Cette cause que chacun peut constater à tout moment, c’est l’alternance. L‘alternance du jour et de la nuit – du mouvement et du repos – de la vie et de la mort – du chaud et du froid, etc. 

Le philosophe classa ces opposés en deux catégories, représentées par une force active et une force passive, l’une étant toujours attirée par l’autre et se transformant en son contraire dans une oscillation perpétuelle. Il matérialisa cette alternance énergétique au moyen des célèbres bâtons du logos où un trait plein représente la force active et un trait brisé la force passive : 

Le trigramme donne une représentation unifiée de l’univers. Un trait pour la Terre, un trait pour l’Homme et le trait supérieur pour le Ciel.


Traditionnellement, la terre fut assimilée aux corps physiques, à la matière et aux éléments, l’homme au corps mental, au psychisme et à la métaphysique, le ciel représentant l’esprit unique et la spiritualité. L’Unité fondement de l’univers doit se dédoubler pour être fécond. Du sein de l’Un non manifesté sont issues l’ambivalence et l’alternance.


En 604-531 av. J.-C. Lao-Tseu redécouvre le I-King de Fou Hi et c’est après l’avoir longuement étudié qu’il écrivit le célèbre Tao Tö King, qui est un recueil de préceptes, conçu d’après le principe énergétique de l’alternance du mouvement et du repos, il les différencia en leur attribuant une polarité positive et négative et les nomma Yin et Yang. À la même époque en 551 avant a. n.è. Confucius se basera sur ces principes pour établir les lois d’état dans le Livre des Commentaires, qui sera adjoint en seconde partie du I-King. Certaines de ces lois sont toujours en vigueur dans la Chine actuelle.



Cette philosophie pratique et populaire éclaira une grande partie du monde, durant des milliers d’années, ensuite débuta une rapide décadence. La dialectique yin-yang, si pratique à l’origine, fut absorbée par les religions, noyée dans les dogmes et dénaturée par les guérisseurs. Même les Chinois qui en ont gardé l’usage ont perdu le Principe Unique d’origine. Seuls quelques monastères Zen et les arts martiaux japonais ont maintenu dans leurs règles internes certaines pratiques issues de l’ancienne dialectique universelle.

Pourtant, le P.U. n’a pas totalement disparu et il ne peut disparaître, car c’est le principe de la Vie même, seule son utilisation pratique a disparu. Enfoui sous des montagnes de superstitions, dénaturé et falsifié par des maîtres professionnels, pourchassé par l’Église, combattu par les scientifiques, le P.U. s’est caché sous d’autres noms et s’est dispersé au point de n’être plus reconnaissable, attendant patiemment depuis des siècles que les hommes, en dernier recours, se souviennent de son existence et fassent appel à lui une nouvelle fois. Mais où se cache-t-il ? Peut-on encore l’identifier et le réhabiliter dans sa notoriété d’antan ?

Oui, c’est possible, car on le retrouve encore à l’état fossile dans de nombreuses disciplines telles que l’alchimie, le taoïsme, le zen, l’acuponcture ou encore la pharmacopée chinoise et la théorie des 5 éléments. Mais c’est principalement à travers ses deux énergiques enfants que nous pouvons remonter jusqu’à lui. 



En Chine, on les nomme – Yin et Yang .
Au Japon –  In Yo.
les Hindous les appellent – Tamasic et Rajasic.
Sur le continent sud-américain avant leur disparition, on les connaissait sous le nom de – In-Ka ou Inca. 

En Occident, ils changent de nom suivant leur attribution positif-négatif, féminin-masculin, nord-sud, gauche-droite, chaud-froid, bien-mal, etc., mais ce qu’on ne sait plus, c’est qu’ils sont frère et sœur, qu’ils sont inséparables et qu’ils font partie de la même famille, la famille de la Dialectique Universelle, et qu’ils ont tous comme origine commune, l’alternance et l’ambivalence énergétique.

Une fois la dialectique oubliée, c’est-à-dire lorsque la face et le dos de toutes choses ne sont plus considérés comme une seule et même entité, l’homme détruit avec une main ce qu’il a construit avec l’autre, et à l’extrême du dualisme, il se détruit lui-même.

Le Principe Unique

Un seul principe est à l’origine de tous les phénomènes de l’univers. Rien d’ésotérique ni de totalitaire dans cet énoncé, mais une simple constatation.

Malgré son apparente complexité, le monde qui nous entoure est en réalité animé seulement par une unique force ayant une double apparence, comme la face et le dos ou le haut et le bas. Au-delà de la multiplicité des phénomènes, de croyances contradictoires et de connaissances partielles, il existe un Principe Unique, facilement vérifiable et que tout le monde peut constater, c’est la dichotomie totale de l’univers. Cette dichotomie se manifeste en premier lieu par la coexistence intangible du visible et de l’invisible ou du plein et du vide. 

La scission à l’origine de toutes choses se retrouve dans les phénomènes d’alternance : le jour et la nuit, le mouvement et le repos, le flux et le reflux, etc. Cet aspect nous apparaît également dans les systèmes duaux : positif-négatif, chaud-froid, féminin-masculin, acide-alcalin, vie-mort, bien-mal, etc. Voilà pourquoi un seul principe explique tout l’univers, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a qu’une seule loi, mais qu’une seule permet de comprendre toutes les autres.

Cette loi unique que Georges Ohsawa désigne par 
« monisme polarisable » où l’Un encore non différencié (le Tao) se divise, pour donner naissance à deux forces opposées et complémentaires, de polarité différente.

Tous les végétaux, tous les animaux et même les minéraux ont la capacité de reconnaître ces deux forces et de s’y adapter instantanément.

Et comment s’adaptent-ils ?  
à action la réponse est réaction.

Action = froide. Réaction = contraction 
Action = chaude. Réaction = dilatation

Action nuit = je me ferme.
Action jour = je m’ouvre.

Action nuit = je dors.
Action jour = je m’éveille.

Voilà le moteur énergétique à l’origine de la création de l’univers, à l’origine du mouvement, à l’origine de la vie et à l’origine de la mort.

La contraction est produite par l’énergie centripète.
Dans le corps humain, c’est le système parasympathique qui contrôle la contraction des muscles.

La dilatation produite par l’énergie centrifuge, et contrôlée par le système orthosympathique qui commande le relâchement musculaire.

Nous pouvons retrouver ce phénomène énergétique à tous les niveaux de la création.

C’est cette approche binaire qui est appelée « dialectique universelle ». Cette vision dialectique est la clé de voûte de la philosophie du principe unique de l’Ordre de l’Univers. Le P.U. est avant tout une philosophie pratique, applicable dans tous les domaines des sciences humaines, mais également un art de vivre pouvant apporter à chacun santé, sérénité et longévité. 

La Dialectique Universel, dont la macrobiotique est une des applications pratiques. 

La D.U. dans l’ alimentation.

La D.U. dans L’Art du diagnostic corporel.





LAO-TSEU A DIT…

De Lao-Tse / Tao Te King 

À méditer. 

“Les hommes sont différents dans la vie, semblables dans la mort.”


“Quand les gros sont maigres, il y a longtemps que les maigres sont morts.”

Si quelqu'un t'a offensé, ne cherche pas à te venger. Assieds-toi au bord de la rivière et bientôt tu verras passer son cadavre.”

“Inutile d'enseigner aux singes à grimper aux arbres.”

“L'homme suit les voies de la Terre, la Terre suit les voies du Ciel, le ciel suit les voies de la Voie, et la Voie suit ses propres voies.”

“Trente rayons convergent au moyeu, mais c'est le vide médian qui fait marcher le char.”

“La vie est un départ et la mort le retour.”








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Prochain article : Sun Tzu a dit…


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